Assurer l’adaptation, adapter l’assurance : retour sur la rencontre du 29 septembre 2025

Inondations, sécheresses, tempêtes, incendies… Assurer l’adaptation des territoires face aux changements climatiques est un défi collectif. Les événements climatiques extrêmes bouleversent en profondeur le secteur de l’assurance et les relations avec les assurés. Certaines collectivités se retrouvent même aujourd’hui sans assurance, particulièrement vulnérables face aux aléas climatiques.

La Fabrique de la Cité, en association avec Leonard et la Caisse Centrale de Réassurance (CCR), a proposé, le 29 septembre 2025, un temps de réflexion collective pour imaginer les nouvelles conditions d’une couverture assurantielle adaptée aux enjeux climatiques.

Deux temps d’échanges ont rythmé la matinée :
– Assurer l’adaptation – repenser l’aménagement et les infrastructures pour rester assurables
– Adapter l’assurance – explorer les solutions et les coopérations possibles dans un monde bouleversé par le climat

Il revenait à Isabelle Spiegel, directrice de l’environnement de VINCI d’introduire la matinée d’échanges. Elle a rappelé l’importance de poursuivre les efforts de réduction de nos émissions de CO2.

Aujourd’hui le changement climatique touche les entreprises au quotidien, par des catastrophes naturelles qui impactent les activités de production, tels que les chantiers par exemple. Il devient essentiel d’adapter les modes de travail et de fonctionnement afin d’intégrer l’adaptation au cœur des projets.

Créé en 1982, le régime CATNAT est assez unique et permet de couvrir les sinistres causés par les catastrophes naturelles. Mais aujourd’hui ce régime est sous tension.

Pour Nicolas Bauduceau, directeur du Département Conseil en Prévention et Fond Publics de la CCR, le constat est sans appel : « Il y a presque un doublement de la sinistralité sur les 10 dernières années. ». En cause la recrudescence des catastrophes liées au réchauffement climatique.

Alors comment équilibrer le régime CATNAT et assurer l’adaptation ? Quelles réponses apporter à cette hausse grandissante des sinistres ? Comment l’assurance peut-elle évoluer pour répondre aux nouveaux besoins des territoires ?

Le défi, aujourd’hui, est de ne pas céder à la tentation de reconstruire à l’identique, mais de parvenir à innover et à anticiper. « On a besoin de connaissances, on ne peut pas se satisfaire de l’événement que l’on a subi pour construire l’avenir », explique Sébastien Dupray, directeur risques, eaux et maritime au Cerema.

Sébastien Olharan, maire de Breil-sur-Roya, note l’importance du dialogue même si ce dernier n’est pas « toujours évident parce qu’il y a une multiplicité d’acteurs ». Les élus doivent, en effet, composer avec différentes strates administratives et territoriales.

De son côté, François Lanavère, Head of strategic partnerships chez AXA Climate explique que le métier de l’assurance évolue, avec l’intégration d’outils de visualisation des risques qui permettent de mieux surveiller les indicateurs et de gagner en réactivité.

Benjamin Maillard, responsable de service sinistres hauts risques financiers, Mutuelle des Architectes Français assurances, considère également que le rôle de architectes est déterminant car « ils doivent être attentifs aux techniques employées, mais aussi sensibiliser les maitres d’ouvrages aux différentes possibilités existantes. »

Edouard Viellefond, directeur de la CCR, a insisté sur l’importance de mettre en place la prévention dès la phase de construction : « Nous ne pouvons plus nous contenter de reconstruire à l’identique après chaque catastrophe. Il faut décider de construire mieux, de manière résiliente, avec des standards adaptés aux risques futurs. »

Constat partagé par Nicolas Notebaert, directeur général de VINCI Concessions, qui a également rappelé que les entreprises ont leur rôle à jouer en proposant des modèles financiers innovants pour adapter les infrastructures, et mieux prévenir les risques.