Centres commerciaux périphériques, essor du e-commerce et des outils numériques – autant de tendances qui bousculent autant les acteurs du commerce en ville que les aménageurs et développeurs. Serait-ce la fin du lien traditionnel entre les rez-de-chaussée et les commerces, et avec lui, la fin d’un certain modèle de ville et d’une certaine idée de l’urbanité ?
Pour peu que l’on change de regard sur les rez-de-chaussée, la réponse à cette question devient autrement plus complexe et intéressante que ne pourrait le laissait craindre la vacance commerciale tant médiatisée qui marque de nombreuses villes moyennes. A l’occasion de la sortie du numéro de la Revue Urbanisme présentant les travaux du groupe de recherche menés par David Mangin et soutenus par l’Université Paris Est, l’EAVT Paris-Est et La Fabrique de la Cité, passons des rez-de-chaussée à l’épaisseur des rez-de-ville, composés des rez-de-chaussée et des espaces – publics ou privés – qui les entourent. Ce « devoir d’inventaire » (David Mangin) nous permet de faire apparaître de nouvelles tendances : les acteurs traditionnels qui se repositionnent en inventant de nouvelles formes de commerce (grand magasin horizontal, pop-up store, espaces expérientiels…), les outils du numérique qui dévoilent d’autres espaces d’opportunité (sous-sol, étages, fond de cour…) ou encore l’informel et l’éphémère qui ouvrent la voie à un urbanisme plus flexible et agile, cassant les codes du linéaire commercial, tout comme ceux du public et du privé.
Entre opportunités et menaces, le chemin du futur du commerce en ville est loin d’être tracé. Mais le « devoir d’invention » (Rémi Ferrand), si nécessaire pour continuer à faire de la ville le lieu vivant de l’échange, est bel et bien en train d’être saisi par les différents acteurs.
L’ensemble des échanges a été animé par Chloë Voisin-Bormuth, directrice de la recherche et des études de La Fabrique de la Cité de 2019 à 2021.
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