Bruce Katz, Centennial Scholar de la Brookings Institution et Luise Noring, professeur à la Copenhagen Business School, décrivent le modèle innovant de financement de projets métropolitains mis en oeuvre à Copenhague. Ce modèle consiste à créer une société de propriété municipale et de gestion privée pour financer de nouvelles infrastructures.
L’enjeu majeur des métropoles aujourd’hui est de parvenir à trouver de nouveaux leviers de développement territorial. L’enjeu est double : garantir leur attractivité dans un contexte concurrentiel fort et accueillir les flux démographiques et économiques qui convergent vers elles. De nouvelles formes de financement de ces projets d’avenir de grande ampleur sont recherchées notamment par l’implication d’acteurs privés.Le rôle des acteurs privés dans la production urbaine n’est pas nouveau mais change aujourd’hui en raison de la situation des finances locales, de l’ampleur des besoins en capital (développement durable, transformation numérique, renouvellement urbain…) et enfin de nouveaux objectifs d’optimisation et d’efficacité de l’action publique.
La fabrique urbaine se réorganise alors selon un triple mouvement :
1. une intervention accrue du secteur privé dans la ville selon une logique partenariale, dans l’optique de favoriser l’optimisation des biens et services urbains. Les partenariats public-privé sont un exemple bien connu parmi d’autres.
2. une financiarisation de la ville avec le poids de plus en plus important d’acteurs tels que les fonds d’investissement, les assurances ou les banques, en quête de nouveaux supports et qui voient dans les objets urbains des actifs financiers.
3. une nouvelle affirmation du rôle clé des acteurs publics qui disposent du pouvoir réglementaire et d’un certain nombre d’actifs – souvent dormants, tels que du foncier abandonné (sites industriels, délaissés urbains…). Il s’agit « d’activer la valeur du patrimoine métropolitain », moteur clé de ce projet de construction de la ville sur la ville.