Édito

Faire face au changement climatique, préparer demain dès aujourd’hui ?

Des villes rayées de la carte, des milliers de foyers privés d’électricité,… Les États-Unis ont été frappés, le 10 décembre, par des tornades « historiques », qui ont dévasté des régions entières du Kentucky, de l’Illinois, du Tennessee, de l’Arkansas et du Missouri. L’impact de ces catastrophes que le réchauffement climatique rend plus fréquentes et dévastatrices est d’autant plus fort qu’elles touchent des villes.

Aux images succèderont les chiffres astronomiques : ces catastrophes occasionnent des dépenses de reconstruction considérables et génèrent de sévères coûts indirects.Elles perturbent l’économie, mettent durablement à mal l’attractivité des villes touchées, elles perturbent fortement le marché de l’immobilier, du foncier, des assurances et exacerbent les inégalités sociales face au risque. Les villes peuvent reprendre la main en limitant l’aléa  – comme au Japon où les normes antisismiques réduisent l’impact de la plupart des séismes – et en développant des stratégies de gestion de la catastrophe lorsque celle-ci se produit.

Leur réponse tient aujourd’hui en un mot : résilience.

Un mot unique pour un problème complexe… Ne serait-on pas en face d’un mot-valise ? La résilience illustre la capacité à rebondir après un choc ou une perturbation (resilere) et se distingue de la résistance, définie comme la capacité à tenir face à un choc (stare). Les démarches de résilience se détournent de l’ambition d’atteindre le risque zéro et préfèrent la notion de risque acceptable et le développement de la capacité de rebond, d’organisation et d’adaptation. La ville est ainsi envisagée comme un système dynamique en recherche constante d’un état d’équilibre.

Les villes étant des systèmes interconnectés, une onde de choc peut facilement se propager et perturber l’ensemble d’un système. La résilience présente ainsi une véritable vertu mobilisatrice et potentiellement coordinatrice d’acteurs aux intérêts très divers. Pourquoi seulement potentiellement ? Parce que tout le monde n’entend pas la même chose sous le terme de résilience et ne poursuit donc pas forcément le même but : quels sont les critères qui permettent d’évaluer si une ville est résiliente ou non ? Au bout de combien de temps doit-on avoir surmonté une crise pour pouvoir être déclaré résilient ? Qu’est-ce qui définit l’état d’équilibre ? La résilience est le support de normes. L’action des différentes parties prenantes ne pourra être coordonnée efficacement que si ces questions sont posées. Et une ville ne pourra assurément devenir résiliente que si un consensus émerge sur la nature du risque que la société accepte de porter.

→  Pour aller plus loin : notre rapport sur la résilience urbaine

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La Fabrique de la Cité est un think tank dédié à la prospective urbaine fondé en 2010 à l’initiative du groupe VINCI, son mécène. Les acteurs de la cité, français et internationaux, y travaillent ensemble à l’élaboration de nouvelles manières de construire et reconstruire les villes.

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